dimanche 7 avril 2013

SCIENCES : Les hommes voués à disparaître?


Sujet de plus en plus récurent : l’homme (à comprendre l’humain de sexe masculin) serait en voie d’extinction. La théorie avait été exposée au grand public en 2003 par un scientifique britannique de l’université d’Oxford, Bryan Sykes. 
Dans son livre La Malédiction d’Adam. Un futur sans hommes (Ed. Albin Michel, 2004), ce professeur de génétique décrit comment d’ici environ 5000 générations les mâles humains auront disparus de la planète, laissant place aux femmes...

Des femmes alors capables de féconder un ovule par un autre ovule n’engendrant ainsi plus que des filles (une expérience déjà tentée avec succès chez des souris par des chercheurs japonais).
Malgré l’aspect « film d’anticipation » du scénario, la thèse de Bryan Sykes se fonde néanmoins sur des informations sérieuses et s’inspire d’études chromosomiques des plus récentes !
Messieurs, il semble que votre chromosome Y soit le plus petit de tous et le plus pauvre en gènes. 
En effet, depuis qu’il est apparu (il y a environ 300 millions d’années), il a bel et bien perdu des centaines de gènes fonctionnels par rapport au X. Avec 78 gènes, c’est donc le chromosome le plus pauvre du génome humain. Et puis, il est désespérément seul, alors que tous les autres vont par paire (ce qui leur permet ainsi d’échanger avec leur jumeau en cas de pépin) votre Y est entièrement livré à lui même ! Voilà donc votre pauvre petit Y condamné à une déchéance lente mais inéluctable. Et Bryan Sykes étoffe son propos en rappelant que 7% des hommes ont déjà des problèmes de fertilité s’expliquant par l’exposition aux polluants et aux produits chimiques mais aussi par des mutations sur leur chromosome Y. Après un calcul sur la fréquence théorique de ce type d’incident, il obtient une courbe de fécondité masculine décroissante aboutissant à un taux 0 !
Mais ouf ! D’autres chercheurs sont plus nuancés, car bien que reconnaissant la déchéance du chromosome Y, ils supposent tout de même que l’homme réussira à y survivre. Un exploit que le rat taupe Ellobius lutescens du Caucase a déjà accompli en permettant aux gènes déterminant le sexe de migrer sur d’autres chromosomes. Cet animal est aujourd’hui porteur chez les deux sexes des chromosomes XX. 

Quand à l’équipe de David Page, elle aurait découvert après un travail de décryptage du chromosome Y, que celui ci possédait en réalité sa propre méthode de réparation.
Alors on y croit ou on y croit pas? Le livre de Bryan Sykes est sans doute un peu complexe, peut être même tiré par les cheveux mais il n’en reste pas moins passionnant.

1 commentaire:

  1. l'Abbé qui monte pourtant hétéro, et qui ne jure que par les hommes, serait content de lire ça !

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